INTRODUCTION

 Le 6 août 1945 à 2 heures 30 locale, la météo sur Hiroshima était satisfaisante ; le bombardier B 29 Enola Gay décolle de l’aéroport militaire américain de Tinian, dans les îles Mariannes. Le commandant Tibets est le seul à connaître la nature de la bombe de quatre tonnes et demie qu’il transporte dans ses soutes. A 8h09, Hiroshima apparaît dans l’ouverture des nuages. A 8h15, le ciel de la ville s'embrase d'une lueur inhabituelle. En quelques secondes, un souffle brûlant balaie la ville, tuant sur-le-champ près de 100 000 personnes, en blessant au moins autant d'autres. Une puissance meurtrière jamais imaginée, même au milieu des ravages de la seconde guerre mondiale. Et le pire est encore à venir : les blessés agonisent longuement, atrocement brûlés, puis, dans les années suivantes, les survivants meurent par milliers, atteints de cancers.

Le 7 août, le président des Etats-Unis, dans une déclaration à la radio, informe le monde sur cette arme terrible : « Nous venons de lâcher sur le Japon la force d'où le Soleil tire sa puissance. Nous avons maîtrisé l'énergie fondamentale de l'univers ». Deux jours plus tard, nouvelle démonstration de force : le 9 août, une autre bombe atomique fait 70 000 victimes à Nagasaki. Le 10, l'empereur du Japon capitule. La seconde guerre mondiale s'achève. Mais le terrible prix payé pour cette victoire tourmentera à jamais certains de ses artisans.

            Dans cette étude bibliographique, nous étudierons brièvement dans une première partie les découvertes scientifiques qui permirent la réalisation de la Bombe, et comment, rongés par la peur que l'Allemagne nazie ne dispose de la bombe atomique en premier, des scientifiques européens réfugiés aux Etats-Unis ont poussé l'Amérique dans la fabrication de  la bombe. Dans les deuxième et troisième parties, nous nous intéresserons au mécanisme, à l'explosion et aux effets de cette dernière.